L'impulsion. Voilà bien une chose qui peut tout changer. Un jour un battement d'aile de papillon nous touche de manière plus ou moins perceptible. Comment le big bang a démarré ? Impossible de le savoir, en revanche la suite est bien réelle. Concrète. Perceptible. Ce simple battement d'ailes va provoquer une succession de réflexions et d'actions dévastatrices. L'ordre établi est renversé. Certaines choses nous marquent à jamais. Une phrase. Une discussion. Une conférence. Un livre. Un film. Un jour, quelque chose nous tend la main, c'est une chance, un cadeau à saisir pour aller ailleurs. Vivre autrement. Bien que ce battement d'ailes soit un élément important ce n'est pas suffisant pour provoquer une tempête par pur hasard. Tous les battements d'ailes ne donne pas de tempêtes. Il faut savoir saisir l'opportunité et faire ce qu'il faut par la suite. Faire le job, chacun à son rythme et évoluer vers sa tempête idéale. Pour cela, il faut faire des choix, oser, prendre des risques et parfois se mettre en danger.
Désencombrer, ce n'est pas simple. On se met un peu à nu en se séparant de notre nous d'avant. Parfois, on a peur de regretter, «ça peut servir un jour», «j'en aurais peut-être besoin». Aller vers le minimalisme c'est aussi accepter d'avoir fait des erreurs. D'avoir trop dépensé, d'avoir trop gaspiller, d'avoir trop accepter de choses qui ne nous correspondaient pas. Aller vers le minimalisme c'est se séparer d'une image, d'un mauvais reflet de notre ancien idéal pour se découvrir vraiment.
En contrepartie, le minimalisme c'est construire quelque chose de vrai, c'est trouver son style, sa voie et son identité.
Quels ont été les battements d'ailes qui m'ont construite ?
Petite, c'est ce fameux «classeur des animaux», des fiches sur des centaines d'espèces, le nombre d'individus restants à l'état sauvage, les causes d'extinction. Je m'émerveillais de la richesse du monde, et avant même de voyager j'en percevais la beauté et la fragilité. Grandir au contact de la nature grâce à la randonnée et les autres sports de montagne ont fait grandir cette envie de protéger ces espaces.
En études, mon battement d'ailes aura été un livre. Zéro déchet de Béa Johnson. Je faisais déjà beaucoup de choses pour limiter mon impact sur l'environnement mais dans ce livre, elle propose d'aller beaucoup plus loin. En lisant, j'ai d'abord été septique «c'est pas possible», «Là, c'est un peu extrême quand-même». Puis, dans les mois qui ont suivi, j'ai testé un ou deux trucs, pour voir. Et là, surprise ! Il y a plein de petites choses simples à mettre à place.
Fin des études, un sacré battement d'ailes nous a percuté. Je viens de trouver du travail, on déménage sur Lyon, on loue un fourgon et on transporte notre vie ailleurs. Sur l'autoroute nous percutons un semi-remorque. Physiquement rien de très grave, mais mentalement c'est très bizarre. En 24h, 70% de nos biens matériels sont à jeter. Des meubles neufs de 8 mois. Même le fourgon avec 3000km au compteur finit à la casse. Ça donne le tournis tout ce gachis. Et en même temps c'est à ce moment là que tout prend sens. Qu'est-ce qui pèse le plus dans la balance ? Les biens matériels ou La santé ? Les choses que l'on vit ou les choses que l'on a ?
Après ça, le shopping, les achats neufs et même le rêve d'une voiture haut de gamme paraissent tellement dérisoires.
Le chemin continue.
4 mois plus tard je lis le livre «la famille zéro déchet». En 48h. De l'humour, de la pédagogie. Lorsque je referme le livre, j'ai envie d'aller plus loin et plus vite. Là je veux m'attaquer à l'alimentation, le vrac etc. Ce n'est plus une démarche personnelle, c'est une démarche en couple, alors on cherche des alternatives acceptables et peu à peu, les habitudes changent, durablement.
À cela on rajoute peu après le minimalisme. La lecture battement d'ailes c'est «la magie du rangement» de Marie Kondo. La vie étudiante est belle et bien terminée. Nous avons un projet d'achat immobilier en tête, il est temps de faire le tri. Il temps de devenir adulte. Les habits que l'on mettait au lycée, les vieux cours, les ustensiles de cuisine inutiles quittent peu à peu le foyer. Nous libérons nos anciennes chambres d'enfants chez nos parents respectifs. Il est grand temps de tout rassembler au même endroit, trier et démarrer une nouvelle vie...
